A propos de Misatango

Martín Palmeri est né en 1965; ce compositeur argentin est très attaché à son pays d’origine, et au tango.

Sa Misa a Buenos Aires, créée en 1966 à Buenos-Aires, est plus connue sous le nom de ‘Misatango‘.

C’est une messe en latin, une œuvre étrange, extraordinaire, alternant les temps de tension et les temps de repos, et proposant de beaux dialogues entre la soliste et le choeur.

Martin PALMERI, MisaTango

Le compositeur

Né le 19 juillet 1965 à Buenos Aires, Martín Palmeri est à la fois pianiste, chef d’orchestre, chef de choeur et compositeur.

Son œuvre est variée : des opéras (Mateo, Stefano), des pièces orchestrales comme ses Concertos pour violoncelle ou pour bandonéon , et surtout des œuvres chorales d’inspiration religieuse : Oratorio de Noël, Gloria, Magnificat, une Création …

Parmi ces œuvres chorales, la plus célèbre est incontestablement la Misa a Buenos Aires (Messe à Buenos Aires), appelée aussi MisaTango. Elle a été créée le 17 août 1996 au Teatro Broadway de Buenos Aires par l’Orquesta Sinfonica nacional de Cuba et deux chœurs de Buenos Aires, auxquels elle est dédiée : le Chœur de la Faculté de droit de l’Université et le Chœur Polyphonique.

Une œuvre mêlant le sacré et le profane, le savant et le populaire

Concrètement, il s’agit d’une œuvre « pour mezzo-soprano (solo), chœur mixte, bandonéon, piano et orchestre à cordes » (violons, altos, violoncelles et contrebasse).

La partition reprend les mouvements d’une messe en latin traditionnelle (Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus, Benedictus, Agnus Dei), chantée sur les harmonies et les rythmes syncopés du tango. Dans cette « messe à la sauce Tango », l’instrument emblématique du tango, le bandonéon, se taille évidemment la part du lion.

Chef de chœur très actif, Palmeri a dirigé de nombreux ensembles vocaux argentins, et c’est à la demande de ses choristes qu’il a composé cette messe, car il n’existait pas de répertoire de tango pour chœur. Mais laissons-lui la parole :

« Cette œuvre a été écrite avec l’intention d’offrir à mes chœurs une œuvre symphonique chorale qui puisse nous rapprocher du répertoire du tango. En effet, en travaillant avec mes chœurs, j’ai constaté à quel point l’interprétation des tangos traditionnels par des chorales est particulièrement difficile et complexe. Cette œuvre est donc ici un hommage aux chœurs et au tango ainsi qu’à ses créateurs. Mais elle est aussi issue d’une production spontanée, fruit de mon expérience, comme chef de chœur, pianiste et arrangeur de tango. » 

Quoi, une « messe tango » ?! Associer les deux termes paraît au mieux incongru, au pire inconvenant sinon blasphématoire ! Comment oser mêler la sacralité d’une messe et la sensualité de cette danse, le tango ?

Et comment éviter les réticences quand il s’agit, comme c’est souvent le cas, de donner la MisaTango dans une église?

La meilleure réponse, c’est qu’il faut voir et entendre la représentation de cette Misa, et ensuite la réponse à la question s’imposera d’elle-même.

Un grand plaisir !

Anne-Marie Beck, qui a chanté l’œuvre plusieurs fois avec l’Ensemble vocal Michel Piquemal, elle confie avoir éprouvé un « grand plaisir à se plonger dans cette musique bien écrite pour les voix », malgré la difficulté pour un chœur français « de ressentir et d’apprivoiser cette pulsation tango si particulière, qui ne nous est pas familière ».

Elle ajoute : « L’instrumentation mérite aussi d’être saluée : un orchestre à cordes, un piano et un bandonéon. Cet alliage sonore confère à la partition une couleur très particulière, extrêmement attachante, qui met en valeur les voix et s’associe très bien avec elles.

Pour conclure : « Ce qui est formidable, c’est de constater que le public réagit avec un plaisir semblable au nôtre ! La Misatango possède un impact immédiat qui se confirme de concert en concert. Chanteurs comme auditeurs se sentent animés par un désir irrépressible de bouger au rythme de la musique ! »

Vous chantiez ? Eh bien, dansez maintenant !!